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14 octobre 2015 3 14 /10 /octobre /2015 15:35
Devoir de mémoire.

« Le 17 octobre 1961, de très nombreux Algériens

franchirent le pont de Bezons. À l’appel du FLN,

ils convergeaient vers le rond-point de La Défense

pour aller manifester à Paris contre le couvre-feu

imposé aux Algériens et Nord Africains. Depuis le 5

octobre, ceux que l’on désigne alors officiellement

comme les « Musulmans algériens », sont en effet priés

de ne pas sortir dans Paris et la banlieue, entre 20 h 30

et 5 h 30.

Entre fin août et début octobre, une série d’attentats

a fait onze morts. Les négociations ouvertes six mois

plus tôt entre le gouvernement français et le

gouvernement provisoire de la République algérienne

(GPRA) sont enlisées. En fin d’après-midi, au moins

20 000 personnes défilent à Paris, sous la pluie. À

partir de 19 h 30 la répression de la manifestation

orchestrée par le préfet de police Maurice Papon est

féroce. Morts ou vifs, tués par balle ou le crâne

fracassé, des manifestants sont jetés à la Seine. Leurs

dépouilles dériveront jusqu’au pont de Bezons, devenu

lieu de mémoire dès la fin des années 60.

L’œuvre de Maurice Papon

Le bilan officiel de cette tuerie est de trois morts et

64 blessés. En 1988, Constantin Melnik, ancien

conseiller pour la police et le renseignement au

cabinet du Premier ministre Michel Debré pendant la

guerre d’Algérie, dira que cent personnes sont mortes

du fait des exactions de la police. Un chiffre en

dessous de la réalité. L’historien Jean-Luc Einaudi

dans son livre « La bataille de Paris » évoque en 1991

« plusieurs centaines de morts. »

« Au-delà du travail individuel que certains ont fait,

l’histoire du 17 octobre 1961 reste à écrire dans sa

globalité », témoignait Cherif Cherfi en septembre

2011 dans Bezons Infos. Certains disparus n’ont

jamais été retrouvés. Toutes les dépouilles n’ont pu être

identifiées. Lui-même, chargé de garder les plus petits,

était resté à Nanterre.

« Les gens étaient habillés

comme s’ils allaient à un mariage. Ils n’allaient pas

là-bas pour se battre, mais pour manifester

pacifiquement contre le couvre-feu et pour la dignité »,

se souvenait-il. Ses parents et ses oncles en étaient.

Un crime d’État

« Au pont de Neuilly, il y a déjà eu des morts et des

blessés graves. Les policiers ont ensuite empêché les

gens de retourner en arrière. Tous les ponts sur la

Seine étaient gardés. Les manifestants ont été pris

dans un étau policier toute la nuit. À Bezons et

Argenteuil, il y eut encore des corps jetés dans la

Seine »,

témoignait-il. En participant sur le pont, à la

commémoration du funeste 17 octobre 1961, les

Bezonnais honorent les victimes d’un crime d’État. »

Dominique Laurent

Bezons n’a pas attendu le cinquantenaire du 17 octobre 1961

pour déchirer la relégation dans l’oubli de l’un des épisodes les

plus meurtriers de la guerre d’Algérie. Les jeunes gens qui par-

ticipent chaque année sur le pont à la commémoration peinent

à imaginer que la Seine charriait des cadavres d’Algériens par

dizaines. Pourtant...

Le pont de Bezons témoin de la sanglante répression du 17 octobre 1961

Rendez-vous le samedi 17

octobre 2015 à 11 heures sur le

Pont de Bezons ( côté droit

direction Nanterre)

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