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29 novembre 2016 2 29 /11 /novembre /2016 10:25

 

L’histoire du Front populaire, telle qu’elle a été façonnée depuis des années, donne plusieurs explications à sa genèse.  Pour, disons, « remettre les pendules à l’heure » notre association a organisé un débat à l’occasion des 80 ans de cette important page de l’histoire sociale de notre pays. Pour l’animer, deux invités, Frédéric Genevée, historien, responsable des archives nationales du PCF et directeur du musée d’histoire vivante de Montreuil et Frédéric Faravel, membre du Conseil national du PS, où il siège au titre de la motion B « à gauche pour gagner ! » qui réunit les « frondeurs » et l'aile gauche du PS. Au terme de plus d’une heure et demi de débat, dont la qualité fut saluée par de nombreux participants, c’est autour d’un buffet « Front populaire » que nous nous sommes tous retrouvés pour poursuivre les échanges en toute convivialité (voir diaporama en fin d'article)

 

Interventions des animateurs et questions du public se sont attachées pour l’essentiel à traiter des conditions politiques qui ont permis la création du Front populaire, les conditions politiques dans lesquelles se sont accomplis sa victoire électorale et les nombreux acquis sociaux

Mais entre mythe et réalité, il existe souvent un fossé considérable. Car si la version officielle du récit ne retient du Front populaire que les « acquis sociaux » accordés par le front parlementaire, c’est parce qu’elle occulte le fait que ces nouveaux droits sont acquis précisément à l’issue  de deux mois de grèves massives dans les usines et services à travers le pays. Autrement dit, les droits sociaux acquis en 1936 sont pas le fruit d’une simple action parlementaire favorable à la classe ouvrière : elles sont le fruit d'une classe ouvrière fortement organisée syndicalement qui impose la grève générale à ses organisations.

58% des voix pour des candidats communistes, socialistes, républicains radicaux.

Certes, le deuxième tour des élections législatives donne la majorité à une coalition de gauche. Près de 58% des voix pour des candidats communistes, socialistes, républicains radicaux. 72 PCF, 6 PUP 149 SFIO, 110 Parti Radical, 40 divers gauche (dont 29 apparentés socialistes) au total 377 députés de gauche contre 224 à la droite. A l’exception des radicaux qui perdent 50 députés, tous les partis progressent. Le PCF gagne 62 sièges !

Les années 1930 sont une période où  crise économique s’installe et s’approfondit, appauvrissant toujours plus les classes populaires et rendant leurs conditions d’exploitation toujours plus brutales. Comme en Italie et en Allemagne, la France connaît elle aussi une montée inquiétante des courants d’extrême-droite, illustrée de manière emblématique par les émeutes antiparlementaires d’extrême-droite du 6 février 1934.

Une première grève éclate le 11 mai à l’usine Breguet au Havre.

Le 12 février 1934, la combativité de la classe ouvrière monte d’un cran. Ce jour-là, les travailleurs imposent aux directions de la SFIO et du PCF, comme à celles des différents syndicats, la tenue d’une manifestation unifiée contre la menace d’extrême-droite. C’est le début d’une réponse unie des organisations ouvrières face aux effets de la crise, aux politiques gouvernementales anti-ouvrières et à l’extrême-droite qui va encore progresser et conduire aux résultats électoraux de 1936.

Une première grève éclate le 11 mai à l’usine Breguet au Havre. De telles grèves se multiplient dans les industries métallurgiques et aéronautiques, notamment en région parisienne et à Toulouse. Cette vague de grèves se propage rapidement à l’ensemble du pays. Les ouvriers de Hotchkiss, Nieuport, Renault-Billancourt et Sautter Harlé entrent eux aussi dans la grève ainsi que d’autres secteurs tels les employés des grands magasins ou les serveurs des cafés. La combativité retrouvée des travailleurs s’exprime surtout par l’occupation des usines, ce qui constitue une véritable nouveauté. À travers ce nouveau moyen d’action, ils exercent une pression grandissante sur les patrons qui se voient privés du contrôle de leurs moyens de production.

Le gouvernement vote une nouvelle série de lois dont les congés payés et la semaine de 40 heures.

Les 4 et 5 juin, plus de trois millions de travailleurs sont en grève et l’ensemble des usines de la région parisienne sont occupées. Le gouvernement de Front populaire réunit à Matignon les  partenaires sociaux, dans la nuit des 7 et 8 juin. Ce formidable exercice en dialogue social aboutit avec le soutien de la CGT aux accords de Matignon qui consacrent la reconnaissance du droit syndical, le principe des conventions collectives, la représentativité ouvrière, une revalorisation des salaires d’entre 7 et 15 %...

Loin de se dissiper au lendemain de la signature des accords de Matignon, l’offensive ouvrière s’intensifie. La grève se généralise entre les 8 et 12 juin. Les usines restent occupées, les comités de grève mobilisés. Cette généralisation s’illustre d’ailleurs par l’entrée dans la danse de nombreux secteurs qui font grève pour la première fois. L’industrie comme les services et l’agriculture sont massivement touchés par les arrêts de travail. Le gouvernement vote une nouvelle série de lois dont les congés payés et la semaine de 40 heures.

Les deux invités du LAB vont donc insister pour souligner que si les travailleurs ont gagné de nouveaux et importants droits sociaux en 1936, ce n’est pas parce qu’ils se sont remis à une composition parlementaire, même de gauche. Les lois de 1936 ont été arrachées par les travailleurs eux-mêmes et leurs syndicats. Et c’est aussi en 1936 que naissent les cellules communistes dans les entreprises. Cette pression s’est exercée justement à travers la grève générale. Ces moyens d’action sont,  encore aujourd’hui, en dernière analyse, les seuls qui permettent de construire un rapport de force collectif à même d’imposer les revendications des travailleurs.

 

Soirée débat du Lab sur le Front populaire, vous auriez dû venir !
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