Cet ouvrage est paru en septembre 2010, un an avant la reconnaissance de l’état de Palestine par l'UNESCO. Pourquoi ce choix ? Pour comprendre.
Comprendre pourquoi depuis plus d'un demi siècle, un peuple, celui de Palestine, n'a pas le droit d'exister.
Comprendre pourquoi depuis plus d'un demi siècle la communauté internationale refuse de faire appliquer les résolutions qu'elle a prises.
Comprendre pourquoi depuis plus d'un demi siècle, l’État de Palestine n'a pas droit à la reconnaissance, comme n'importe quel autre État.
Alain Gresh directeur adjoint du monde diplomatique est un grand spécialiste du proche- Orient, et plus particulièrement du conflit israélo-palestinien. Il a publié de nombreux ouvrages sur ce sujet, seul ou en collaboration avec d'autres. Dans cet essai, Alain Gresh interroge, questionne l'Histoire pour comprendre la situation de la Palestine actuelle. Quel crime a donc commis la Palestine pour mériter cela ? Est-ce sa situation géographique ? Que veut dire ce nom ? Son essai déroule des événements marquants de notre Histoire, de la colonisation menée au nom de la grande mission civilisatrice de l'Occident à la « question juive ».
Alain Gresh décortique l'histoire de la création de l’État d’Israël. Il relate avec minutie les débats politiques et philosophiques qui ont jalonné, marqué, la création de cet État. Il illustre ces chapitres de citations, d'extraits d'articles ou de discours pour étayer ses propos. Il compare avec d'autres événements similaires.
Il commence par son vécu personnel, lors de ses années au Lycée français du Caire. « 1961, Le Caire. La création de l’État d’Israël et la première guerre israélo-arabe dataient d'à peine treize ans, soit notre âge. ». Pas simple d'être juif à cette époque, surtout dans les pays arabes. Les juifs égyptiens furent pris dans des contradictions irréductibles. ».
Alain Gresh nous apporte un éclairage fouillé sur ce que fut la politique coloniale pour comprendre la colonisation de la Palestine. Il écrit : « ce colonialisme de peuplement se traduisit différemment selon les pays. Dans certains d'entre eux, le nombre de colons surpassa rapidement celui des populations locales, qui se virent éliminées ou marginalisées (indiens d’Amérique, aborigènes d’Australie ou d’Océanie. ».« Dès l'origine, les idéologues du « retour des juifs » en Palestine partagent deux traits majeurs avec la pensée coloniale... »: Il revient aussi sur la naissance du mouvement sioniste au XIXe siècle « Jamais auparavant les juifs n’avaient aspiré à construire une État en Palestine, ni où que ce soit d'ailleurs ».
On y apprend combien les antisémites ont été parmi les premiers à soutenir le projet sioniste, afin de les aider à « conquérir leur terre promise pour eux et de les y envoyer tous ». Le Royaume Uni sera la grande puissance protectrice qui facilitera, aidera, à la construction de l’État d’Israël. Il va peser de tout son poids. Avec la « déclaration Balfour », du 2 novembre 1917, « le ministre des affaires étrangères britanniques annonce à lord Walter Rothschild,[...] que « le gouvernement de sa majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national du peuple juif ». La colonisation juive de la Palestine était en marche. « En 1939, plus de 25% des terres cultivables étaient contrôlées par l'Agence Juive ». Il rappelle aussi que jusqu’à la seconde guerre mondiale, la plus part des juifs étaient en désaccord avec le sionisme et cela pour plusieurs raisons : sur le plan religieux « pour la grande majorité des rabbins, un État juif ne pouvait advenir avant le retour du Messie » et par leur « volonté d'intégration dans les sociétés occidentales[...] par adhésion à l’idéal internationaliste, socialiste ou communiste ». Puis avec le Génocide, nombre de juifs rescapés des camps décident de « quitter une Europe qui n'a pas su les protéger ».
Alain Gresh aborde tous les débats, toutes les contradictions, concernant l'histoire de la Palestine.
Au terme de son ouvrage, il espère en une Paix enfin scellée, mais quand ? « l’affrontement autour de la Palestine s'est engagé avant même l'effondrement des empires ottoman... Il se prolonge aujourd'hui sans que personne puisse entrevoir une issue à court terme ».
Christine Sanguinède
Alain Gresh, De quoi la Palestine est-elle le nom ?, éd. Les Liens qui Libèrent (LLL), 216 page, 17,50€ (septembre 2010).
A noter sur vos agendas : En solidarité avec le peuple palestinien
Votre solidarité nous aidera à accueillir un groupe de jeunes palestiniens de West–Bani–Zaïd .
Un collectif d'associations bezonnaises avec le soutien de la Ville de Bezons,
vous invite à
Une soirée spectacle
Samedi 11 février 2012 à partir de 19h
Espace Aragon
42 bis, rue Francis-de-Pressensé à Bezons