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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 18:19

lab culture1

Gérard Mordillat, Marc Delorme et Jackie Chérin

 

40 personnes se sont retrouvées, à l'invitation du Laboratoire d'Action pour Bezons pour rencontrer Gérard Mordillat, auteur, cinéaste, écrivain, et Marc Delorme, Président de la Maison du Conte de Chevilly-Larue, pour débattre sur le thème:

 

 

 

« Fonction publique en danger, collectivités territoriales menacées. Et la culture...! »

 

Dans son introduction à la rencontre, Jackie Cherin, adhérent du L.A.B, Conseiller Municipal, membre de la commission culture de l'A.N.E.C.R, brosse un tableau pessimiste de la situation culturelle en France :


L'art et la culture sont malmenés, abandonnés par les politiques publiques d'Etat, avec les baisses de subventions, la réduction des effectifs dans la fonction publique, au ministère de la culture, l'exclusion des artistes de leur régime de protection sociale, la réforme des collectivités territoriales.



Pour l'état Sarkosiste-Parisot, il y a trop d'artistes, trop de lieux de diffusion culturelle, comme il y a trop d'enseignants, trop d'ouvriers.


 

L'action culturelle est asphyxiée.


 

Quand on regarde les chiffres, on s'aperçoit que l'apport des collectivités territoriales à l'action culturelle représente 70% du budget des équipements et des initiatives.


Le théâtre Paul Eluard à Bezons est subventionné à 60% par la commune, 9% pour le département, 5% par la région, 11% par l'état... le reste venant de recettes de mécénat.

Quand la culture va mal, c'est la démocratie qui est malade.

 


Mais il y a des lieux, des appels à la résistance, comme:

  • Culture en danger 93

  • Appel de la revue Cassandre

  • Appel de l'ANECR pour un service public de la culture

  • Comité national pour les états généraux du service public

  • Le Comité Régional d'action pour la culture et la connaissance en Ile de France


et naturellement localement, notre association le L.A.B ' qui inscrit dans ses statuts: « Il sera partie prenante des mouvements sociaux, politiques et culturels... »


Le 29 mars, 4000 professionnels de la culture manifestaient.

Il faut résister, inventer pour créer les conditions de cette résistance.

 

lab culture2

 

Dominique Lesparre, en conversation avec Messieurs Mordillat et Chérin.

 

 

 

Gérard Mordillat est intervenu longuement, voici quelques extraits de son intervention:


a) La télé et les médias:

  • Les membres du C.S.A sont choisis par le pouvoir. Comment peuvent ils échapper à cette main mise

  • Il n'y a qu'Arte qui résiste aux pressions politiques, qui est une poche de résistance.

  • Il faut une coupure radicale entre le politique et la télévision et la radio.


b) Culture et économie:

  • Les pouvoirs publics sous-estiment les possibilités économiques des créations culturelles, regardons combien de personnes d'associations, d'artisans, etc.. vivent grâce par exemple aux festivals: Supprimons le festival d'Avignon, le festival de la BD d'Angoulème, le festival Interceltique de l'Orient.... des milliers de personnes vont ressentir des pertes financières graves;

  • Un tournage de film c'est sans l'équipe cinématographique, des locations d'hôtels, des restaurants, des taxis, des artisans locaux.

  • La culture est créatrice d'emplois.


c) Culture et idéologie capitaliste:

  • Défendre la culture, le statut des intermittents du spectacle n'est pas une question corporatiste. Si la droite et le patronat veulent par exemple s'attaquer au statut des intermittents, ce n'est pas par économie mais par idéologie: ils veulent transformer tous les salariés en intermittents: licencier sans préavis, à la journée.

  • Les intermittents du spectacle sont les salariés du futur!

  • C'est un enjeu idéologique



Marc Delorme suite à la projection d'un court métrage:


  • L'animation conte à Chevilly Larue, axe globale de l'effort culturel dans cette Ville peut être remise en cause par un désengagement de l'état (diminution sensible de la D.R.A.C, subvention triennale qui n'augmente pas).

  • Si la Région perd sa compétence générale au niveau culturel, on court à la catastrophe.

  • Lorsque l'on sait que l'éducation nationale nous octroie une subvention de 1500 euros par an, pour accueillir les élèves de 5 écoles maternelles et 4 écoles élémentaires... c'est de l'aumône.... Mais pour l'éducation nationale c'est ENORME !

 

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Les interventions furent nombreuses et portaient sur:

  • Comment fédérer toutes les luttes, tous les appels, toutes les initiatives de résistance tant dans la culture que dans d'autres domaines: l'habitat, l'école, les retraites, etc....

  • Comment vont résister les communes, les départements, les régions à la tentation de couper des subventions à la culture compte tenu du désengagement de l'état, des pressions faites pour favoriser les évènements « franchouillards  » ou les gros évènements médiatiques !

  • Comment envisager un service public de la culture

  • Comment allons nous continuer dans nos localités à former les enfants aux pratiques culturelles, à la connaissance et au savoir.

  • Il faut que l'éducation nationale réponde aux exigences artistiques. Nous devons être exigeants dans la formation initiale des professeur des écoles... alors qu'actuellement on supprime 30 000 postes dans l'éducation nationale, que l'on remplace des professeurs par des étudiants non formés. Mais aussi, l'état veut supprimer l'histoire-géo, l'éducation artistique, la philosophie, matières qui éveillent l'esprit critique.

  • On sait que les pratiques culturelles, servent bien souvent à aider les enfants en difficulté (souvenons nous du film: Entre les murs)

Laissons Gérard Mordillat conclure:

en appellant à la mobilisation «Si on n'investit pas dans la culture on court à une catastrophe démocratique majeure.

Imaginons que l'état ne se soit jamais engagé dans la création contemporaine: exit Patrick Chéreau, Vitez, la danse contemporaine etc..

Il faut aussi réinvestir le champ de l'éducation populaire, il faut que les partis politiques de gauche, les syndicats la réinvestissent ».


Pour conclure, il rajoute :

 

  • « Nous ne sommes pas assez révoltés »

 

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